L'hyperadrénocorticisme chez le furet

L’hyperadrénocorticisme est une maladie omniprésente chez les furets. Elle affecte les sujets d’âge moyen à avancé et touche aussi bien les mâles que les femelles. La condition survient lorsqu’une tumeur bénigne se développe sur l’une ou les deux glandes surrénales et se met à produire des hormones sexuelles. Les glandes surrénales se situent au-dessus des reins, une à gauche et une à droite. Elles sécrètent entre autres le cortisol (appelée communément l’hormone du stress) et plusieurs hormones sexuelles (œstrogènes, testostérone, etc.). La tumeur elle-même n’est généralement pas problématique tant qu’elle conserve une petite taille, mais les hormones qu’elle produit le sont. C’est le surplus d’hormones sexuelles dans le sang qui est responsable des symptômes chez le furet. LES SIGNES 

Le signe clinique le plus fréquent est la perte de poils symétrique, commençant au niveau de la queue, des cuisses et remontant le long du corps, accompagnée ou non de démangeaisons. Les autres signes varient selon le sexe de l’animal. Les femelles auront souvent une vulve œdématiée avec parfois un léger écoulement vulvaire. Les mâles peuvent avoir une prostate plus grosse que la norme qui peut alors pousser sur l’urètre et ainsi causer un blocage urinaire, une urgence médicale car ce blocage peut mettre en danger la vie de votre compagnon. 

LE DIAGNOSTIC 

Pour le diagnostic de la condition, une échographie de l’abdomen est recommandée pour mesurer la taille des deux glandes surrénales et réaliser un bilan d’extension. Des dosages hormonaux peuvent également être réalisés pour confirmer la maladie. 

LE TRAITEMENT 

Une fois le diagnostic établi, deux options thérapeutiques sont disponibles: le traitement chirurgical et médical. Le traitement médical est à ce jour recommandé car il est moins invasif et permet une rémission plus longue (16 mois versus 13 mois avec une chirurgie). 

La chirurgie consiste en l’excision de la glande surrénale problématique. La surrénale gauche s’opère plus aisément que la droite puisque la droite est directement accolée sur la veine cave (risque d’hémorragie majeure). S’il n’y a pas de complication, les résultats chirurgicaux sont généralement satisfaisants mais il est toujours possible qu’une tumeur se développe sur l’autre surrénale par la suite. L’option médicale consiste en la pose d’un implant hormonal sous la peau, entre les omoplates. Cet implant va inhiber la production d’hormones sexuelles par les glandes surrénales. Cet implant a une efficacité de longueur variable entre les individus. De façon générale, nous conseillons de prévoir une nouvelle pose à chaque année ou avant en cas de réapparition des signes de la maladie. Pendant les deux à trois premières semaines suivant la pose, les signes cliniques peuvent être exacerbés de façon transitoire. C’est une conséquence attendue de l’implant. À la suite de cette période, l’implant jouera pleinement son rôle en contrôlant la production hormonale des surrénales. 

Si vous avez des questions, n’hésitez-pas à communiquer avec notre équipe médicale.